Pourquoi tu n’es (toujours) pas payé à ta juste valeur
Et ce n’est pas parce que ton travail n’est pas assez bon.
Tu connais ton niveau.
Tu sais que tu bosses bien.
Tu apportes de vrais résultats, tu t’investis, tu ne fais pas les choses à moitié.
Et pourtant, quand vient le moment de fixer un tarif ou de demander une augmentation…
Tu restes dans une fourchette "raisonnable".
Tu vises un peu plus que ce que tu gagnais avant — mais pas trop.
Comme s’il fallait encore faire tes preuves. Encore attendre ton tour.
Encore « mériter » un cran au-dessus.
Et si le problème n’était pas ce que tu vaux…
Mais ce que tu crois avoir le droit de demander ?
1. Ton tarif ne dit pas ce que tu vaux. Il dit ce que tu crois valoir.
Idéalement, ton prix devrait refléter la valeur de ton travail.
Mais dans la réalité, il reflète surtout ce que tu penses être autorisé à demander.
Et ça, ce n’est pas qu’une question de calcul.
C’est le fruit de couches entières de conditionnements :
– Ton éducation → « ne sois pas trop gourmand »
– Ton environnement → « faut rester humble »
– Tes peurs → « et s’ils trouvaient ça trop cher ? »
Résultat : tu choisis un tarif safe.
Un prix pas trop ambitieux, pas trop provocateur, pas trop “je me la raconte”.
Un prix que tu penses acceptable pour eux — mais qui ne l’est pas pour toi.
Et ça te coûte. Pas seulement financièrement.
Ça te laisse ce goût amer d’avoir bradé une partie de toi.
Ce n’est pas une question de stratégie.
C’est une question de permission intérieure.
C’est un plafond mental.
2. Tu culpabilises de vouloir plus (même si tu ne l’avoues pas)
Tu sais que tu ne fais pas partie des plus à plaindre.
Et tu as peut-être déjà entendu ou pensé :
« Je gagne déjà bien ma vie, c’est égoïste d’en vouloir plus. »
Tu vois la misère dans la rue. Tu sais que certaines personnes bossent dur pour des clopinettes, notamment dans les métiers du soin et du service à la personne.
Alors tu te freines. Tu n’oses pas monter tes prix.
Tu vises « confortable » au lieu de « juste ».
Mais laisse-moi te dire un truc très clair :
Ce n’est pas parce que d’autres galèrent que tu dois saboter ta valeur.
J’ai été payée 950 €/jour sur une mission où, en deux mois, j’ai permis à mon client de récupérer 1,4 million d’euros d’impayés. Certains remontaient à plus d’un an.
Oui, je gagnais bien ma vie. Mais j’étais une ligne de rentrée d’argent, pas une charge.
Et à cette époque, je donnais 500 € par mois à des associations, sans que ça me mette en insécurité. Parce que j’avais les moyens de le faire.
Vouloir gagner plus ne fait pas de toi quelqu’un d’égoïste.
Ne pas le faire sous prétexte que d’autres ont moins, c’est juste ABSURDE.
L’argent que tu gagnes, tu ne le voles à personne. Et tu es libre de l’utiliser pour soutenir les causes qui comptent pour toi.
3. Quand tu ne te sens pas respecté, tu t’abîmes toi-même
Un jour, on m’a demandé de reprendre une mission que deux consultants hommes n’avaient pas menée à bien. Même job, même périmètre, mêmes objectifs.
Mais voilà ce qu’on m’a dit :
"Mais Pernelle, ils ont plus d’années d’expérience que toi… tu ne peux pas demander le même tarif."
WTF?!
J’avais 35 ans. Eux, une cinquantaine. Ils étaient poivre et sel, un peu bedonnants, et manifestement rassurants pour ce client.
Sauf qu’ils avaient merdés les projets qu’on leur avait confiés.
Moi, j’ai redressé la situation. J’ai non seulement relevé la mission, mais j’ai permis de débloquer des décisions stratégiques qui étaient en stand-by depuis des mois.
Et pourtant, j’ai accepté leur tarif.
Je me suis dit : "C’est le jeu. Le client est comme ça."
Mais au fond de moi, j’étais en conflit.
Je continuais à livrer du travail irréprochable – parce que je ne sais pas faire autrement – mais je me sentais dévalorisée. Comme si je laissais quelqu’un m’évaluer au poids des années, pas à l’impact que j’avais.
Quand une autre entreprise m’a proposé une mission encore plus stimulante avec un tarif supérieur de 40 %, j’ai dit oui.
Et j’ai mis fin à mon contrat. Le client ne s’y attendait pas. Mais moi, j’étais enfin à nouveau aligné.
👉 Ce n’est pas qu’une question d’argent.
C’est une question de dignité.
Quand je ne me fais pas payer à ma juste valeur, je me sens comme un paillasson. Et ce n’est pas la faute du client. C’est la mienne, si j’accepte.
4. Exercice : repère les plafonds invisibles
Réponds à ces questions dans un carnet ou sur une page, sans tricher. Tu n’as rien à prouver à personne :
Quel est le tarif ou le revenu que tu n’arrives pas à dépasser, malgré tous tes efforts ?
Quelles peurs surgissent quand tu envisages de le dépasser ? (peur qu’on dise que tu n’es pas à la hauteur, peur d’être rejeté(e), peur qu’on t’en demande plus, peur que tu te crâmes tout seul(e)…)
Quel plafond t’es-tu imposé inconsciemment à force de vouloir rester
« raisonnable » ?
Et surtout… si tu t’autorisais à aller plus haut, à quoi faudrait-il renoncer ?
(à la validation, au fait d’être aimé pour ton abnégation, au confort de la médiocrité douillette…)
5. Lecture inspirante
📘 Demandez et vous recevrez de Pierre Morency.
Ce livre ne t’explique pas comment négocier comme un loup de Wall Street.
Il t’apprend à oser demander, même quand tu as l’impression que ce n’est pas
« raisonnable ».
Parce que tu n’as pas besoin de mériter plus pour demander plus. Tu as juste besoin de croire que c’est possible.
Un livre rafraîchissant et stimulant, qui secoue les habitudes, les croyances, les repères.
Tu y trouveras une invitation forte à t’autoriser à faire plus, à penser large, à ne plus te limiter par peur de dévier de la norme ou d’être jugé.
6. Dis-moi où tu en es
Quel est ton plafond de verre actuel, côté revenus ou tarifs ?
Est-ce que tu tolères encore une situation qui ne te convient pas ?
Quelle action pourrais-tu poser cette semaine pour affirmer ta valeur ?
Réponds-moi en commentaire. Pas besoin de poster un pavé.
Une phrase, une émotion, un déclic, ça suffit.
On est beaucoup à vivre ça. Parlons-en.
A très vite dans le prochain numéro.
Pernelle